Plouëc a été très tôt concernée par cet esprit de Libération.

Dès octobre 1943, la maison des instituteurs de l’école publique communale était devenue, la nuit, un lieu de réunion, où des gens comme Andrieu et Marceau, l’instituteur, organisaient la Résistance. Dans un article de Ouest France de 2004, Mme Le Hégarat, l’épouse de Marceau, rappelait dans ses témoignages avoir fait classe…avec 80 kg d’explosifs dissimulés sous son estrade.

 Mais plus sûrement encore, fin juillet 1944, Plouëc était un des Centres de l’activité du Secteur Nord 2 des Côtes-du-Nord. Nombreux sont celles et ceux qui ont pris part, à leur place, à la lutte contre l’occupant.

 

 

 Désiré Camus raconte dans son livre « On nous appelait Terroristes », que, le 3 août 1944, le bourg de Plouëc était en effervescence : « Il y a un attroupement sur la place où des charrettes ont amené des conteneurs d’armes. Il s’agit d’équiper et d’organiser les groupes des nouveaux volontaires, et ils sont nombreux, arrivants de tous côtés pour s’engager, pressés de se battre. »

 

Plouëc, durant cette phase de préparation de la Libération, a pu, ainsi, accueillir une centaine de patriotes, des responsables des F.T.P. venant des maquis alentours. Notre commune a, également, été un lieu de remisage des premières armes recueillies lors de deux parachutages ayant eu lieu, en mars 1944, en Centre-Bretagne.

 

Ainsi, toute cette agitation à Plouëc préparait les derniers combats conduisant à la Libération de notre canton de Pontrieux.

 

La stratégie était en effet posée depuis quelques jours : le 4 août, les groupes et les sections allaient se mettre en place autour de la cuvette de Pontrieux, tel que prévu par l’encadrement des partisans. Les troupes avaient encore grossi, de nouvelles recrues arrivées dans la nuit.

 

Mais au petit matin, soudainement, contre toute hypothèse, un camion allemand rentre dans Plouëc provoquant les premiers coups de fusil mitrailleur et précipitant le bourg dans deux jours de combats.

 Les premiers morts des deux côtés sont alors à déplorer.

 Durant la nuit du 4 au 5 août et la journée du 5, les combats armés continuèrent ici même entre le bourg et la Gare. D’autres hommes tombèrent, paradoxalement au moment même où l’espoir se levait. En effet, l’occupant allemand avait décidé de quitter Pontrieux, cette fois-là, par Poulogne pour rejoindre Paimpol.

 Le canton de Pontrieux était enfin libéré.

 

Les 4 et 5 août 1944, sont tombés à Plouëc, une vingtaine d’hommes Français et Allemands, dont :

 

 -      Alain Gonfond                 20 ans, natif de Saint Médard de Guizières en Gironde

étudiant, habitant Pontrieux

 

-      Paul Gonidec                    22 ans, natif de Plounez

ouvrier agricole, habitant Coatascorn

 

-      Marcel Huonnic                23 ans, natif de Squiffiec

cultivateur, habitant Landébaëron

 

-      Michel Le Bail                   18 ans, natif de Pontrieux

garçon de café, habitant Pontrieux

 

-      Yves Le Lann                   21 ans, natif de Ploëzal

ouvrier teilleur de lin, habitant Pontrieux

 

 Nous associons à cette commémoration deux jeunes retrouvés dans les bois de Châteaulin, assassinés par l’occupant NAZI le 15 juillet 1944 :

 

-      Louis Le Guen                 16 ans, natif de Pleubian

 

-      François Meudal             17 ans, natif de Pleubian

 

Toux deux marin et originaire de Pleubian.